Chaque matin, vous hésitez à ouvrir la porte du bureau, redoutant l’attitude de votre manager ? Si c’est votre cas, sachez que vous n’êtes pas seul : cette situation est beaucoup plus fréquente qu’on ne l’imagine.
Un manager toxique est l’une des causes les plus fréquentes d’un travail toxique ➝. En tant que psychologue du travail et ancien responsable RH, je l’ai constaté des dizaines de fois : avec le pouvoir qu’on lui confie, il peut transformer un poste motivant en un véritable enfer.
Alors comment savoir si vous êtes confronté à ce type de management destructeur ? Dans cet article, je vous présente 12 signes précis d’un manager toxique. Vous découvrirez des exemples concrets pour vous aider à les reconnaître, comprendre leurs effets sur votre santé, votre motivation et votre carrière, et éviter de chercher au mauvais endroit la vraie cause d’un emploi toxique.
👉 Reconnaître les signes, c’est la première étape. Mais comprendre pourquoi certains managers deviennent toxiques – et surtout comment vous protéger – c’est l’objet du prochain article ➝ Manager toxique : pourquoi il agit ainsi (et comment vous protéger).
- Qu’est-ce qu’un manager toxique ?
- 1. Il critique ou humilie en public
- 2. Il prend le mérite et rejette les échecs
- 3. Il fixe des objectifs irréalistes
- 4. Il impose un contrôle permanent
- 5. Il pratique le favoritisme
- 6. Il change d’avis sans prévenir
- 7. Il entretient un climat de peur
- 8. Il nie vos besoins humains
- 9. Il vous isole
- 10. Il pratique la manipulation subtile
- 11. Il brouille la frontière vie pro / vie perso
- 12. Il use de micro‑agressions
- En résumé
Qu’est-ce qu’un manager toxique ?
Un manager toxique n’est pas simplement un supérieur exigeant. C’est un responsable dont le comportement répété crée un climat de travail destructeur, affectant à la fois votre santé mentale et votre motivation.
Contrairement à un manager strict, qui fixe des objectifs ambitieux tout en soutenant ses équipes, le manager toxique utilise son pouvoir de manière abusive : il installe le doute, la peur, dévalorise et cherche à contrôler plutôt qu’accompagner.
En ressources humaines, on parle de manager toxique lorsqu’il existe un impact négatif et durable sur le bien-être au travail. Ses agissements entraînent souvent des conséquences individuelles ou collectives : stress chronique, perte de confiance en soi, voire burn-out si la situation perdure.
Vous pouvez repérer un management délétère grâce à des comportements caractéristiques. Sans plus attendre, passons en revue les 12 signes les plus fréquents d’un manager toxique.
1. Il critique ou humilie en public
« Tu ne comprends jamais rien », lâche votre manager devant toute l’équipe. Vous encaissez, rouge de honte, en vous demandant si vous avez vraiment fait une erreur…
C’est un des signes les plus parlants d’un manager toxique : sa tendance à critiquer ou humilier en public. Au lieu de vous faire un retour constructif en privé, il choisit volontairement de vous rabaisser devant vos collègues. Cela peut prendre la forme de remarques sarcastiques ou attaques directes en réunion, de blagues humiliantes, ou de reproches à voix haute dans l’open space.
L’objectif n’est généralement pas d’améliorer le travail. Ces humiliations visent surtout à asseoir son autorité et à créer un climat de peur. Pour le dire simplement : « Me boss. You not. »
Pour vous, l’effet est dévastateur : perte de confiance, honte, sentiment d’isolement. Pour l’équipe, c’est une ambiance lourde où chacun craint de devenir la prochaine cible.
Sur le terrain RH, j’ai vu cette technique se répéter à plusieurs reprises. Résultat : les salariés se taisent, évitent de proposer des idées, et la créativité s’éteint. Derrière une apparente efficacité – le chef fait craindre l’erreur – c’est en réalité toute la dynamique collective qui s’effondre.
📺 Illustration : The Office
Pour illustrer un manager toxique, rien de mieux que Michael Scott, le directeur excentrique de la version américaine de The Office. Ses comportements exagérés permettent de repérer des traits que l’on retrouve malheureusement dans la vraie vie :
- Humiliation publique : Michael se moque souvent de ses employés en réunion ou devant les clients, créant stress et perte de confiance.
- Favoritisme et incohérence : il change régulièrement d’avis, privilégie certains collaborateurs et prend des décisions aléatoires, générant confusion et frustration.
- Climat de peur et manipulation subtile : il utilise parfois des menaces implicites ou impose des activités absurdes sous prétexte de « team-building », mettant l’équipe sous pression inutile.
Bien sûr, Michael Scott est une caricature humoristique. Ces scènes exagèrent certains comportements de manager toxique, mais elles illustrent à l’extrême ce qui peut arriver au travail. Dans la vraie vie, si vous êtes confronté à ce type de manager, ce n’est pas drôle… mais tout aussi destructeur.
💡 Si vous vous reconnaissez dans certaines situations, les 11 signes suivants vous aideront à identifier clairement votre manager, pour pouvoir réagir intelligemment.
2. Il prend le mérite et rejette les échecs
Un manager toxique a souvent pour habitude de s’attribuer le mérite de vos réussites et celles de vos collègues, tout en rejetant les échecs sur l’équipe.
Les projets qui aboutissent deviennent ses succès personnels : il a eu la bonne idée, anticipé les problèmes, trouvé la stratégie parfaite… Mais dès qu’un problème survient, c’est toujours « la faute de quelqu’un d’autre » : vous ou un collègue jugé « pas au niveau » …
En résumé : avec ce type de manager, pile il gagne, face vous perdez.
Ce comportement installe un climat d’injustice au travail, où vos efforts réels ne sont jamais reconnus. Plus votre chef est convaincant autour de lui, plus l’impact sur votre confiance en vous et votre motivation est rapide : vous doutez de vos compétences et hésitez à prendre des initiatives.
Sur le terrain, j’ai vu ce type de comportement tuer la performance collective. Nombreux sont les salariés qui finissent par ne plus partager leurs idées ni fournir d’efforts supplémentaires, sachant que le mérite sera toujours accaparé. L’ambiance générale se dégrade et la frustration monte, nourrissant le ressentiment vis-à-vis du manager toxique.
3. Il fixe des objectifs irréalistes
Un grand classique du manager toxique : fixer des objectifs impossibles à atteindre.
Si vous aimez votre travail et le défi, ils peuvent sembler motivants au premier abord… mais c’est un piège. Ces objectifs sont volontairement inaccessibles, fixés sans tenir compte des moyens, des délais ou des ressources disponibles.
Pour vous, l’effet ne se fait pas attendre : stress, anxiété, fatigue chronique, et un sentiment d’échec permanent. Peu importe le nombre d’heures supplémentaires que vous ferez, la réussite reste hors de portée, ce qui installe un climat de pression intense. Sur le long terme, cette situation peut conduire à l’épuisement professionnel, parfois plus rapidement que pour d’autres signes du manager toxique.
Pour l’équipe, ces objectifs génèrent une compétition malsaine. Le manager agite souvent une « carotte » – prime, augmentation, reconnaissance – que vous pouvez miroiter… car les chances de l’obtenir restent quasi-nulles. Lui a déjà « gagné » : il exploite au maximum l’équipe et ne se prive pas de le montrer.
Voici plusieurs signaux qui se manifestent côté RH, et que vous pouvez aussi observer :
- Augmentation de la tension et des conflits dans l’équipe
- Hausse des arrêts de travail
- Démotivation générale et départs de salariés

4. Il impose un contrôle permanent
Un manager toxique exerce souvent un contrôle excessif sur chaque détail de votre travail et de celui de vos collègues. Rien n’échappe à sa surveillance : chaque mail, chaque chiffre, chaque micro-décision doit passer par lui. Et bien sûr, il exige des comptes-rendus constants, parfois même à des horaires déraisonnables.
Ce micro-management vous épuise à plusieurs niveaux. Sur le plan psychologique, il entraîne perte d’autonomie, stress chronique et sentiment de méfiance permanente. Sur le plan pratique, c’est une double peine : vous perdez du temps à remplir des fichiers de suivi ou rédiger des mails de justification… au lieu de faire votre vrai travail.
Conséquence directe : vous n’osez plus prendre d’initiative, vous doutez de vos propres choix, et vous avez l’impression d’être sans cesse sous la loupe.
En plus de 15 ans d’expérience RH, j’ai vu de nombreux environnements littéralement gangrénés par ce type de management. Les salariés s’adaptent en se protégeant : ils font strictement ce qui est demandé, remplissent religieusement les reportings, mais ne prennent plus aucun risque. Résultat : la créativité s’éteint, la motivation s’effondre et la performance collective chute.
5. Il pratique le favoritisme
Rien de pire que de voir vos efforts ignorés alors qu’un collègue moins performant est récompensé. C’est l’une des armes classiques d’un manager toxique : favoriser certains collaborateurs au détriment des autres.
Si vous lisez ceci, il y a des chances que vous ne fassiez pas partie du petit cercle de privilégiés… Pour ceux qui y sont, la vie est plus douce : primes plus importantes, promotions plus rapides, congés accordés en priorité, souplesse sur les horaires ou le télétravail… Pour les autres, c’est frustration et sentiment d’injustice au travail.
Ces signaux sont parfois difficiles à déceler, car ceux qui en bénéficient ont tout intérêt à rester discrets. Mais tôt ou tard, ils apparaissent : un collègue obtient une augmentation sans être le plus performant, un autre est toujours choisi pour les projets valorisants… Pendant ce temps, vos propres efforts passent inaperçus.
En tant que RH, j’ai eu la responsabilité directe de gérer des campagnes d’augmentations annuelles. C’est un moment clé où les jeux de favoritisme ressortent clairement. Certains managers le font sans s’en rendre compte, d’autres le masquent habilement derrière des critères de « mérite » ou de « performance ». Quelle que soit la forme, si ce n’est pas recadré, l’effet est le même :
- Individuellement : perte de confiance, démotivation, impression que votre travail ne compte pas.
- Collectivement : l’équipe se fracture entre ceux qui jouent le jeu du chef pour rester dans ses bonnes grâces, et ceux qui continuent à travailler avec leurs principes. La cohésion disparaît et la frustration monte.

6. Il change d’avis sans prévenir
Quoi de plus frustrant que de travailler pour rien ? C’est exactement ce qui arrive avec un manager toxique qui modifie ses décisions au dernier moment, parfois même sans en informer son équipe.
Concrètement, cela peut se traduire par :
- Des priorités qui changent brutalement
- Un process modifié en plein milieu
- Des critères d’évaluation qui ne sont plus les mêmes.
Bien sûr, dans toute entreprise, les ajustements sont nécessaires. Mais dans ce cas, ils sont trop fréquents, mal expliqués et rarement assumés. Résultat : un flou permanent qui pèse sur votre quotidien.
Ce comportement peut relever d’un manque de compétences… ou d’une stratégie volontaire pour déstabiliser et garder la main sur l’équipe. Dans les deux cas, l’effet est le même : vous perdez vos repères, votre expertise n’est pas écoutée, et les décisions se prennent dans l’urgence, au dernier moment.
Petit à petit, la confiance s’effrite : chacun attend de « voir venir » avant de s’investir, les initiatives disparaissent, et la motivation s’éteint. Avancer sous les ordres d’un manager imprévisible, c’est avancer sans boussole – et ça finit toujours mal pour la performance collective.
7. Il entretient un climat de peur
Un manager toxique peut transformer le bureau en champ de mines : on avance prudemment, en se demandant quand la prochaine explosion va retentir.
Plutôt que de motiver, il choisit le levier de la peur. Les menaces sont parfois voilées (« avec la réorganisation qui arrive, il faudra montrer qui est vraiment performant »), parfois brutales : remarques humiliantes en réunion, avertissements pour la moindre erreur, ton agressif dès qu’un retard survient. Dans tous les cas, le message est clair : vous n’êtes jamais à l’abri.
Dans mes années RH, j’ai vu ce mode de management produire des résultats immédiats : l’équipe accélère, chacun fait attention à chaque détail… Mais c’est une illusion. Car derrière, la peur ronge : plus personne n’ose poser de questions, prendre d’initiative ou suggérer une idée. Même les plus compétents finissent par se mettre en retrait pour éviter de s’exposer.
Rapidement, l’ambiance devient lourde. Le silence s’installe en réunion, les échanges se limitent au strict minimum. Le stress permanent use les collaborateurs, la confiance s’évapore, et la créativité s’éteint.
Un manager qui entretient la peur croit renforcer son contrôle. En réalité, il construit une équipe paralysée, où chacun cherche à se protéger plutôt qu’à avancer.

Ce n’est pas un hasard si le cinéma adore caricaturer ce type de managers : la peur et l’abus de pouvoir donnent toujours un « bon rôle de méchant ».
🎬 Managers toxiques au cinéma
Le cinéma regorge de figures de managers abusifs qui, derrière la caricature, disent beaucoup de la réalité :
- Le Diable s’habille en Prada : exigence irréaliste, critiques publiques, perfectionnisme humiliant.
- Wall Street : manipulation, pression constante, culte de la performance financière.
- Le Loup de Wall Street : favoritisme, objectifs intenables, récompenses pour quelques-uns et menaces pour les autres.
Ces films grossissent le trait, mais sur le terrain j’ai vu des situations très proches – simplement moins spectaculaires, mais tout aussi destructrices pour les équipes.
8. Il nie vos besoins humains
Vous avez parfois l’impression de travailler avec un robot, ou votre manager se vante de « ne pas faire de sentiments » ?
C’est un signe révélateur d’un manager toxique : il ignore les besoins fondamentaux de ses collaborateurs, qu’ils concernent l’équilibre vie professionnelle / vie personnelle, la reconnaissance ou simplement l’écoute.
Un souci de garde d’enfant, un proche malade, un retard imprévu dans les transports… Ce n’est pas son problème. Empathie ? Flexibilité ? Très peu pour lui. Vous êtes là pour produire des résultats, et votre bien‑être n’entre pas en ligne de compte. Ce type de comportement peut sembler « rationnel » pour favoriser la performance, mais il installe en réalité un climat toxique et durable. On ne demande pas d’être ami avec son manager, mais être considéré comme une personne reste un minimum.
Dans ma carrière RH, j’ai vu ces situations générer un stress chronique, un sentiment de non‑reconnaissance et un épuisement mental et physique. Chaque interaction devient délicate, chaque demande légitime difficile à exprimer. Et l’impact ne se limite pas à vous : toute l’équipe ressent cette dévalorisation, ce qui freine l’engagement, la créativité et la satisfaction au travail.
9. Il vous isole
Vous avez déjà eu l’impression d’être mis de côté, comme si votre chef cherchait volontairement à vous couper du reste de l’équipe ?
C’est l’une des tactiques classiques du manager toxique : diviser pour mieux régner.
L’isolement peut prendre plusieurs formes. On vous prive d’informations essentielles, on vous exclut de réunions ou de projets stratégiques, ou encore on vous empêche de participer aux discussions informelles entre collègues. Peu à peu, vous devenez dépendant de votre manager pour la moindre décision.
J’ai souvent vu ce mécanisme utilisé comme levier de contrôle. Certains managers isolent délibérément un collaborateur pour le fragiliser psychologiquement – et parfois même pour le pousser à partir. Il n’est pas rare que cela mène à une démission sans préavis ➝.
Les conséquences sont lourdes : sans accès à l’information, vos performances chutent malgré vos efforts, votre confiance s’effrite et vos perspectives d’évolution se bloquent. Cet isolement ne touche pas seulement la personne visée : l’équipe entière en subit les effets. Les collègues, qui ne comprennent pas pourquoi certains sont exclus (et ne veulent pas devenir la prochaine cible), deviennent méfiants. Résultat : la cohésion se dégrade, et avec elle, la performance collective.
💬 Vous reconnaissez votre manager dans ces signes ?
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10. Il pratique la manipulation subtile
Vous avez parfois l’impression qu’on joue avec vos nerfs ? Qu’un discours vous flatte d’un côté… tout en vous rabaissant de l’autre ?
C’est un autre signe typique d’un manager toxique : il préfère la manipulation subtile à la transparence.
Cela peut passer par des promesses non tenues (augmentation, promotion, reconnaissance « plus tard »…), par des doubles discours, ou encore par des techniques de culpabilisation. Un grand classique : vous partez à l’heure prévue, et on vous lance une remarque ironique sur « ceux qui comptent leurs heures »… alors que la surcharge de travail vient avant tout d’une organisation déficiente (équipe trop réduite, absence non remplacée…).
Dans mon expérience RH, j’ai vu à quel point ce mode de manipulation pouvait faire des ravages. À force, les collaborateurs en viennent à douter d’eux-mêmes, à se sentir responsables de problèmes qui ne dépendent pas d’eux. Le stress augmente, avec tous ses effets néfastes.
Peu à peu, l’équipe réalise qu’elle est piégée dans ce jeu de dupes. La confiance – si indispensable à la collaboration – disparaît. Elle laisse place à la méfiance, puis à la défiance.

📌 Les techniques de manipulation les plus fréquentes au travail
Certains managers toxiques utilisent toujours les mêmes ficelles, faciles à repérer une fois qu’on les connaît :
- La promesse différée : « Continue comme ça et tu auras une promotion »… (spoiler : elle ne vient jamais).
- La culpabilisation : faire sentir qu’on « trahit » l’équipe en prenant ses congés ou en partant à l’heure.
- Le double discours : en réunion on vous félicite, mais en aparté on critique vos résultats.
- Le chantage émotionnel : insinuer que si vous refusez une mission, vous mettez en danger la confiance du manager.
- L’omission volontaire : taire certaines informations pour garder la main et vous mettre en difficulté.
👉 Repérer ces tactiques est déjà un premier pas pour ne plus tomber dans le piège.
11. Il brouille la frontière vie pro / vie perso
Autre signe révélateur du manager toxique : celui qui ne respecte pas vos limites. Il peut vous envoyer des mails ou messages à toute heure, parfois même en pleine nuit, exiger une disponibilité constante ou considérer que chaque minute de votre journée lui appartient. Résultat : impossible de décrocher, même quand vous êtes censé vous reposer.
Au début, beaucoup de salariés tombent dans le piège. On répond « pour dépanner », persuadé qu’il s’agit d’une exception. Mais très vite, cela devient une habitude : avec ce type de manager, ce n’est jamais ponctuel, c’est un véritable mode de fonctionnement.
Cette intrusion permanente génère un déséquilibre profond. Stress, fatigue chronique, tensions dans la vie personnelle : peu à peu, l’énergie s’épuise et la concentration au travail s’effondre. J’ai vu des collaborateurs dîner avec leurs enfants le téléphone à la main, incapables de couper, jusqu’à craquer physiquement ou moralement.
En France, on parle de « droit à la déconnexion ». Ce n’est pas un luxe, c’est une nécessité pour préserver la santé.
12. Il use de micro‑agressions
« Tu es sûr d’avoir compris ? », « Pour quelqu’un d’expérimenté, tu aurais pu mieux faire… » – ces petites phrases, jetées sur un ton faussement léger, font partie des micro-agressions utilisées par un manager toxique. Apparemment anodines, elles rabaissent en permanence et créent une atmosphère de dénigrement continu.
Cela peut prendre la forme de blagues sur vos compétences, d’insinuations sur votre personnalité, ou de critiques répétées présentées comme des conseils. Sur le moment, on hésite à réagir : est-ce moi qui exagère ? Mais leur répétition finit par miner la confiance en soi.
Dans ma pratique RH, j’ai constaté que ces signaux sont souvent sous-estimés par les collaborateurs comme par la hiérarchie. Parce qu’elles ne crient pas aussi fort qu’un management brutal ou des objectifs irréalistes, les micro-agressions passent sous les radars. Pourtant, leurs effets sont réels : frustration, sentiment d’injustice, perte de motivation.
Et ce n’est pas seulement individuel. Dans l’équipe, chacun finit par se méfier de ce qui sera dit ou mal interprété. On cherche surtout à ne pas dépasser du rang pour ne pas être la cible, ce qui étouffe toute initiative et bloque la dynamique collective.

En résumé
Un manager toxique n’est pas seulement exigeant ou autoritaire : c’est quelqu’un qui adopte, de manière répétée, des comportements nocifs qui abîment votre santé mentale, votre motivation et même votre carrière.
Grâce aux 12 signes détaillés – isolement, manipulation, objectifs irréalistes, micro-agressions… – vous avez maintenant les clés pour reconnaître ce type de management destructeur. C’est la première étape essentielle pour préserver votre équilibre au travail.
Et surtout, retenez ceci : le problème ne vient pas de vous. Dans ma carrière RH, j’ai trop souvent vu des collaborateurs douter d’eux-mêmes alors que la toxicité venait du manager. Vous valez plus que cet environnement. Vous n’êtes pas « trop sensible », vous êtes confronté à un management nocif, et le fait de le voir clairement est déjà une victoire.
👉 Mais une question reste entière : pourquoi certains managers deviennent-ils toxiques, et comment vous protéger sans vous épuiser ? La réponse est dans le prochain article ➝ Manager toxique : pourquoi il agit ainsi (et comment vous protéger).
Pour aller plus loin, vous pouvez aussi consulter :
- Travail toxique : les 10 causes les plus fréquentes (et comment elles empoisonnent votre quotidien) ➝
- Quitter un travail toxique : ce que personne ne vous dit (mais que vous devez savoir) ➝
- Démission sans préavis : ce que votre employeur ne vous dira jamais (et comment éviter de vous prendre les pieds dans le tapis) ➝
💬 Vous connaissez quelqu’un qui subit un manager toxique ?
Partagez cet article ➝ : cela peut vraiment l’aider à mettre des mots sur sa situation.