Votre manager toxique est un véritable artiste.
Non, vraiment. Il excelle dans l’art d’énerver, d’épuiser et de démotiver même les meilleurs.
Il faut presque lui tirer le chapeau.
Quel est son secret ?
Après plus de 15 ans d’expérience RH sur le terrain, je crois enfin l’avoir percé :
les 15 commandements du manager toxique, transmis par son mentor ou appris dans la mystérieuse « école du management toxique », qu’il applique avec une constance déconcertante.
Bien sûr, derrière l’humour, il y a de vraies conséquences sur votre quotidien professionnel – et sur votre santé.
Mais ça… ce n’est pas son problème.
Rassurez-vous.
Sur ce blog, on ira plus loin, et vous trouverez des ressources pratiques pour mieux comprendre ces comportements et vous protéger.
Allez, sans plus attendre, découvrons ses méthodes mystérieuses.
1. Toujours privilégier son ego
Pour un manager toxique, tout commence (et se termine) par lui. Il est convaincu d’être le plus brillant, le plus stratégique, le plus indispensable.
Devant les supérieurs ? Il est soudain charmant, poli, presque lumineux. Car il sait très bien œuvrer pour son évolution.
Pour votre carrière à vous… on verra plus tard. Beaucoup plus tard.
En revanche, vous faire cravacher – vous et toute l’équipe – parce qu’il a promis des résultats impossibles au top management ?
Ou parce qu’il veut absolument « battre » un autre service ?
Aucun problème pour lui.
Je vois souvent ce schéma en entreprise : l’ego d’un manager peut coûter très cher à son équipe.
Et il a des moyens de pression pour ceux qui résistent…
2. Micro-manager et contrôler chaque détail
Laisser de l’autonomie ? Très peu pour lui.
Pour un manager toxique, le micro-management est presque un art : tout contrôler, tout valider, tout surveiller… tout le temps.
Il fonctionne comme un radar humain : rien ne lui échappe. La moindre bourde, la moindre virgule déplacée, vous l’entendrez. Et il veut avoir son mot à dire sur absolument tous les sujets.
Même si ça implique de vous envoyer des mails en pleine nuit ou le week-end – c’est « normal », puisque lui travaille tout le temps (enfin… selon sa version).
Avec ce comportement toxique, il vous montre un message très clair : il n’a aucune confiance en vous. Vous devenez exécutant, jamais pleinement professionnel.
Et vous savez quoi ? (posez votre boisson au risque de vous étouffer) J’ai déjà vu des managers comme ça reprocher en fin d’année le « manque d’autonomie ». Oui, vraiment.
👉 Ici, on en rit. Mais dans la réalité, ce type de contrôle permanent fait partie des signes concrets que j’ai vus en RH. Pour une version moins satirique et plus pratique : 12 signes d’un manager toxique (et les effets sur vous) ➝
3. Critiquer, rabaisser et humilier
Un classique du management toxique : utiliser la critique comme une arme.
Derrière ce commandement, un objectif simple : vous remettre à votre place. Et s’assurer que vous n’en bougerez pas.
Dans mes années en RH, j’ai vu de nombreux managers fonctionner ainsi. Toujours la même mécanique : vous rappeler (plutôt, vous faire croire) que vous n’êtes « pas au niveau ».
Parfois, si vous avez de la chance, c’est fait en individuel, par exemple pendant l’entretien annuel.
Mais les profils les plus toxiques aiment une autre scène : l’humiliation publique.
Ah, la saveur d’un tacle appuyé pendant une réunion… Voir votre visage se décomposer devant l’équipe… C’est quand même incomparable !
C’est une manière de reprendre la main… et de tester jusqu’où ils peuvent aller.
4. S’approprier le mérite des autres
Au fond, votre manager toxique n’est peut-être pas très compétent…
Alors soyez indulgent… S’il adore s’approprier le travail des autres, ce n’est pas seulement à cause de son ego – peut-être qu’il en va de sa survie dans l’entreprise !
Vous apportez une idée brillante ? Vous débloquez un projet ? Portez une mission qui fait vraiment avancer l’équipe ?
Il faut qu’il s’en attribue le mérite. Qu’il montre qu’il existe.
Et vous avez aussi cette variante plus sournoise, quand il n’est pas possible de voler le crédit (trop de témoins) : il va systématiquement minimiser votre contribution :
– « Oui, mais sans mes conseils, on n’y serait jamais arrivé… »
– « Il restait encore beaucoup à améliorer, hein. »
Résultat : le chef toxique a son spot sous les projecteurs – pendant ce temps-là, vous restez dans l’ombre.

5. Ne jamais reconnaître ses erreurs
S’il y a bien un pilier incontournable dans l’arsenal du manager toxique, c’est celui-ci : ne jamais admettre la moindre erreur.
Un retard dans un projet ? Ce n’est pas lui.
Une décision absurde ? Ce n’est pas lui (tiens, il y a de l’écho).
Sur le terrain, j’en ai vu des très forts. Des champions.
Même face à l’évidence, le mauvais manager nie, déplace le débat, ou se défausse. Une compétence rare…
Après tout, la remise en question, « c’est pour les formations de développement personnel », comme il le dirait…
Points bonus quand il peut en plus blâmer l’équipe pour ses propres erreurs : « pas assez impliqués », « pas au niveau », « n’ont pas suivi les conseils ».
👉 Si vous subissez ce type de management au quotidien, cet article peut vous éclairer : Quitter un travail toxique : ce que personne ne vous dit (mais que vous devez savoir) ➝
6. Fixer des objectifs irréalistes ou impossibles
Dans le manuel du manager toxique, ce commandement-là revient souvent : exiger plus avec moins.
Des postes non remplacés, des arrêts maladie en cascade (tiens, tiens, le management y serait-il pour quelque chose ?), une équipe en sous-effectif ?
Aucun problème. On reprend les objectifs de l’an dernier, quand l’équipe était au complet, et on y va gaiement !
Parfois, il hausse encore le niveau : augmenter la production, traiter plus de dossiers, réduire les délais… tout en réduisant les moyens.
Un vrai gourou de la productivité. Pourquoi n’y avait-on pas pensé avant ?
Avec lui, c’est sûr, la boîte va prendre des parts de marché !
Spoiler : non.
Avec ce type d’exigences inatteignables, on va surtout entrer dans la spirale délétère du stress et de l’épuisement professionnel.
👉 Si ce quotidien vous est familier, cet article peut vous aider : Surcharge de travail et objectifs irréalistes : quand votre entreprise vous épuise (et comment vous protéger du burn-out) ➝
7. Pratiquer le favoritisme
Justice ? Équité ? Pour un manager toxique, ce sont des concepts théoriques – sûrement abordés dans un vieux module RH qu’il a zappé.
Ce qui l’intéresse vraiment, c’est d’avoir ses petits préférés.
Ceux qui flattent son ego, valident toutes ses idées, lui transmettent les bruits de couloir… bref, ses « alliés stratégiques ».
Et là, le tapis rouge se déroule :
- accès à des informations que les autres n’auront jamais
- meilleures augmentations (pas toujours méritées)
- passe-droits sur le télétravail ou les horaires
- missions valorisantes réservées à un cercle réduit.
Évidemment, derrière ce favoritisme assumé, les dégâts sont énormes : démotivation, rancœurs, perte de confiance…
Mais « c’est la vie » !
La cohésion d’équipe ? On verra ça au prochain séminaire de team building…
👉 Si cette ambiance vous rappelle quelque chose, vous aimerez aussi : Collègue toxique : 8 signes qui ne trompent pas (et comment arrêter de subir) ➝
8. Manquer d’empathie (et ignorer la vie personnelle de son équipe)
Le manager toxique n’est pas là pour rigoler. En tout cas, pas avec vous.
Pour lui, l’équipe est uniquement un outil pour produire : livrer, exécuter, performer.
Le reste ? Superflu.
Vous traversez une période difficile ? Vous êtes en retard parce qu’un imprévu réel s’est invité dans votre journée ? Attendez-vous à vous heurter à un mur : son absence totale d’écoute.
Gérer une contrainte personnelle, une panne, un enfant malade ?
Il vous répond que « ça ne se prévoit peut-être pas, mais ça s’anticipe » – la grande phrase des managers déshumanisants.
En RH, j’ai eu à gérer des situations liées à ce manque d’empathie et cette invisibilisation : culpabilité, retrait, démotivation… On n’est qu’un numéro. Jusqu’au moment où on se lasse d’être traité comme tel.

9. Créer un climat de peur et d’insécurité
Le management par la peur : un classique indémodable dans la panoplie du manager toxique.
Vous êtes déjà entré dans une boîte (pour un entretien ou autre) où, traversant l’open-space, on entendrait une mouche voler ?
Derrière cette ambiance pesante, une culture du silence, construite à coups d’intimidations et de menaces – implicites ou assumées.
Le chef toxique ne s’en cache pas : « le premier qui moufte, je le démonte ».
J’ai déjà croisé ça.
Le quotidien ici, c’est un climat d’insécurité psychologique permanente, où on a peur d’être dans le viseur, voire peur de perdre son job : si on fait une erreur, si on ne fait pas ce qui est demandé (et vite !), si on ose en parler.
Une véritable loi de la jungle – mais avec la clim et des badges d’accès.
10. Transmettre son stress à l’équipe
Avoir une équipe, pour un manager toxique, c’est pratique : on peut distribuer le travail… et refiler le stress par la même occasion.
Car le stress managérial existe vraiment – mais ça n’excuse pas tout.
Le réflexe du mauvais manager quand il se fait souffler dans les bronches ?
Faire redescendre tout le stress (voire même un peu plus) vers l’équipe, installant une pression constante et une urgence permanente.
« C’est vrai, ils n’ont qu’à se bouger. Si les résultats sont à la ramasse, je n’y peux rien : moi, je fais ma part. »
Il endosse alors parfaitement son rôle de passe-plat. Avec, au passage, une grande preuve d’intelligence : il sait que le stress use, fatigue et épuise – parfois jusqu’au burn-out.
Il vaut donc mieux en envoyer le maximum… ailleurs. CQFD.
11. Abuser de son autorité
Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités.
Vous connaissez peut-être la phrase – merci Oncle Ben.
Eh bien… le manager toxique, lui, ne l’a manifestement jamais entendue.
Il a les pleins pouvoirs et fait comme ça lui chante : décisions arbitraires, sanctions injustes…
J’ai déjà vu des chefs isoler un collaborateur, supprimer des tâches intéressantes ou mettre une pression malsaine pour pousser quelqu’un vers la démission.
Le manager peut même y prendre un certain plaisir. C’est ça, l’abus de pouvoir : un « privilège » dont il use (et abuse) à vos dépens.
Mieux vaut ne pas se trouver sur son chemin au moment de ces dérives autoritaires.
Et si vous n’êtes pas content… la porte est par là.
12. Créer des rivalités internes
Ce commandement-là ne date pas d’hier…
Et oui, c’est le fameux « diviser pour mieux régner » déjà pratiqué dans l’Antiquité, mais remis au goût du jour – version bureau.
Et croyez-moi, en tant qu’ancien responsable RH, je l’ai vu trop souvent : des équipes à couteaux tirés, et derrière, loin derrière, un chef toxique qui tire les ficelles… et compte les points.
Et il a plus d’un tour dans son sac :
- opposer les membres de l’équipe façon compétition permanente « pour stimuler la performance » (selon lui)
- créer des conflits, par exemple à coups d’injustices (les primes des petits chouchous)
- laisser un conflit s’envenimer…
Ambiance.

13. Communiquer de façon floue, ambiguë ou opaque
Le chef toxique, quand il s’agit de communiquer, se transforme en anguille : insaisissable, glissant, jamais au même endroit deux fois.
Il maîtrise parfaitement le pouvoir du flou : consignes évoquées à moitié, objectifs changeants, informations essentielles « oubliées ».
Son intérêt ? Garder le contrôle.
Et quand ça cafouille, il a déjà sa parade : « Je n’ai jamais dit ça ». Ou le classique « Vous m’avez mal compris. »
Et tant pis si vous venez de bosser une semaine pour rien, à cause de consignes imprécises.
La transparence managériale ? Pas vraiment son créneau. L’ambiguïté, elle, oui. Et en illimité.
14. Bloquer l’évolution professionnelle et freiner le développement
Sans le savoir, vous êtes monté à bord d’une galère. Et dans une galère, on rame – enfin, vous ramez.
Le manager toxique, lui, se contente de tenir la barre… et surtout de vous empêcher de quitter le navire.
Cette sensation de stagner, de ne plus évoluer, d’être coincé ? C’est voulu.
En RH, j’ai vu des managers tenter de bloquer une mobilité interne parce que « ça les arrangeait pas ». Autres comportements toxiques : refuser l’accès à des formations qui valent le coup, faire stagner le salaire.
En clair : vous restez là où il vous met.
Ou vous pouvez regarder du côté d’un autre bateau… un où le capitaine ne vous enferme pas dans les cales.
👉 Cet article pourrait être un point de départ : Pourquoi vous méritez (beaucoup) mieux que votre job actuel – et comment y parvenir ➝
15. Ne jamais demander de feedback
Le feedback ? Terrifiant. Un cauchemar. Un mot à rayer de son dictionnaire.
Demander l’avis de l’équipe, ce serait courir le risque d’entendre quelque chose qui gratte – une critique, une suggestion, un simple constat. Avoir à envisager une remise en question.
Impensable pour le manager toxique : son ego fragile ne supporte ni contradiction, ni nuance.
Votre avis ne l’intéresse pas : il sait déjà tout.
J’ai vu des chefs annoncer « ma porte est ouverte », puis disparaître quand on frappait.
Résultat : aucun feedback… jusqu’à ce que l’équipe lui en donne un, massif et silencieux : la démission.
📌 Avant de passer aux solutions, voici une petite relique retrouvée dans les archives d’un service RH : la tablette sacrée des 15 commandements du manager toxique.

Et maintenant… comment reprendre le contrôle ?
Avec ces 15 commandements du manager toxique, j’ai choisi la satire pour dénoncer un phénomène que j’ai vu trop souvent en 15 ans dans les RH.
Si ce texte vous a arraché un sourire – ou un soupir – partagez-le autour de vous, ou dites-moi en commentaire à quel point votre manager applique (trop) bien ces commandements…
Mais surtout : je ne vous laisse pas là-dessus.
Pouvoir en rire, c’est une chose.
Reprendre le contrôle sur votre vie professionnelle, c’en est une autre.
C’est précisément la mission de ce blog. Ici, je vous aide à sortir d’un job qui ne vous respecte plus, à comprendre ce que vous vivez, et à retrouver du pouvoir d’action. Et oui : un manager toxique est souvent l’un des déclencheurs.
Pour aller plus loin, vous pouvez consulter ces ressources utiles :
- Manager toxique : pourquoi il agit ainsi (et comment vous protéger vraiment) ➝
- 12 signes d’un manager toxique (et les effets sur vous) ➝
- Quitter un travail toxique : ce que personne ne vous dit (mais que vous devez savoir) ➝
- Travail toxique : les 10 causes les plus fréquentes (et comment elles empoisonnent votre quotidien) ➝
- Vous êtes coincé dans votre job : voici comment sortir du piège ➝
Pas à pas, vous pouvez reprendre le contrôle.
Et vous valez bien plus que ce que votre manager toxique essaie de vous faire croire.

L’AUTEUR
« Je m’appelle Christopher. Psychologue du travail et fort de 15 ans d’expérience RH terrain, j’ai recruté et accompagné des centaines de personnes, d’abord comme Responsable recrutement, puis Responsable des ressources humaines.
Aujourd’hui, je suis indépendant et j’aide celles et ceux qui veulent sortir d’un job qui ne leur correspond plus. Prêt(e) à passer à l’action ? Je suis là pour vous guider. »
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Si vous avez reconnu (de près ou de loin) votre manager dans ces commandements… vous n’êtes clairement pas seul.
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